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INTERVENTION SUR LA VIDEO SURVEILLANCE


L'INTERVENTION DE ALAIN VUILLAUME, élu PCF-Front de gauche au Conseil Municipal de Dole, le 23 juin 2014

Vous connaissez notre opposition à ces systèmes de vidéo dès lors qu'ils sont systématiques et permettent un suivi détaillé des personnes. Nous considérons que c’est une atteinte la liberté de déplacement discrétionnaire. Mais au-delà de cet aspect, je veux étayer mon propos avec une étude de Laurent Mucchielli directeur de recherche au CNRS  qui nous éclaire. Quelques chiffres : Lyon qui a fait le choix de 219 caméras celles-ci permettent moins d’une arrestation par caméra en effet 200 pour 20 604 actes de délinquance dits de voie publique donc l’impact de la vidéo surveillance constaté par la police nationale et de l’ordre de 1% chiffre issu du rapport de la chambre régionale des comptes de Rhône Alpes.
Si l’on compare par exemple l’évolution de la dvp(délinquance de voie publique )entre Lyon et Villeurbanne commune qui n’a pas souhaité s’y engager il est observé une baisse plus forte dans cette commune qui ne bénéficie d’aucune caméra de voie publique .La baisse pour Lyon entre 2003 et 2008 est de 33% alors que celle de Villeurbanne est de 48% .
Cette étude est très intéressante car elle oppose deux conceptions politiques très différentes contre l’insécurité ou le sentiment d’insécurité
1/ souvent des villes de droite, à Lyon les premières caméras ont vu le jour sous Raymond barre et développées ensuite par Gérard Colomb
à l’opposé d’une ville comme Lille que n’a pas développé ce type de big brother au nom des libertés publiques et de son investissement dans la présence humaine.
2/une conception préférant l’humain contre la machine préférant de loin une présence policière de proximité dotée de tous les moyens modernes d’investigation associée une démarche qui fait appel au professionnalisme et aux effectifs nécessaires .IL est utile de rappeler que dans votre mandat de député vous avez supprimé 12 000 fonctionnaires de police restructuré la gendarmerie ce qui fait qu’aujourd’hui il y a moins de présence humaine ou si celle-ci n’a pas baissé comme à Dole les moyens modernes ne suivent pas.
Nous attirons votre attention ,tout démontre que la vidéo surveillance a un impact secondaire et marginal pour ne reprendre que Lyon et le rapport de la chambre régionale : l’ évolution entre zone vidéo surveillée et non surveillée ces trois dernières années, la dvp baisse en moyenne de 22.6% dans l’ensemble de la ville 23.5 en zone vidéo surveillée et 21.9% là où il n y a pas de cameras soit un écart de 1.6% .De plus le centre supervision urbaine (CSU) qui fonctionne 24/24h avec 29 agents est utilisé prioritairement pour des troubles à l’ordre public et le dispositif pour les atteintes aux biens et aux personnes est secondaire . Par contre il est inscrit dans le rapport que les systèmes n’ont pas permis de contenir l’augmentation des vols à la roulote par exemple un quartier comme gerland pourtant équipé généreusement .
La chambre précise que ces systèmes sont extrêmement coûteux.
Il me semble important de noter que dans les lieux fermés ce système peut trouver une efficacité ou rassurer les utilisateurs de ces lieux.
Il est important de ne pas céder à la facilité et d’investir des dizaines de milliers d’euros dans ce type d’organisation de la société qui dit en clair    " tous suspects, donc tous surveillés »
L’investissement ne peut pas se faire sur un sentiment d’insécurité mais sur des problématiques intellectuellement inscrites dans un mouvement de société dont les réponses ne peuvent pas être de l’ordre de la technique, c’est toute la valeur de l’acte politique.
Vous n’êtes pas sans savoir que le premier sentiment d’insécurité est l’insécurité sociale, la peur du lendemain . Aujourd’hui encore ce sont 180 emplois supprimés chez Schneider électrique à quelques kilomètres de Dole.
J’attire l’attention de toutes et tous ici présents, certaines villes sont passées de la vidéo dite de protection à la vidéo surveillance puis à la vidéo verbalisation. Toutes ces pratiques altèrent les libertés individuelles ; elles engendrent la peur continuelle d’être dans la règle pour exemple un dernier chiffre 65% des français étaient pour les radars aujourd’hui 65%sont contre car entre-temps tous ont été verbalisés le +souvent pour de petites infractions mais également beaucoup connaissent que c’est une délégation des services publics à une société privée qui fait fortune sur une compétence qui relève de l’Etat comme d’ailleurs les sociétés d’équipement ou même de gestion de la vidéo surveillance.
L’argent public mérite l’investissement dans la jeunesse, l’éducation et requiert des moyens énormes ; un jeune sur deux ne part jamais en vacances 1/3 ont un rayon de connaissance de moins de deux kilomètres. Construire la sécurité demain c’est investir dans les pratiques du vivre ensemble et dans la connaissance pas dans un œil froid qui sans discernement capte tous faits et gestes.



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